Du Sportpaleis à l’AFAS Dome : Une icône à travers les âges

Un rêve en béton et en acier

À la fin des années 1920, un groupe de visionnaires à Anvers rêvait d’une piste cycliste couverte hors du commun. Pas seulement une piste, mais la plus grande d’Europe, avec un toit défiant la gravité sans aucun pilier de soutien. Le 11 janvier 1932, la première pierre fut posée à Merksem pour une structure ambitieuse : 88 mètres de large, 132 mètres de long, et un toit de 11 600 m² – un exploit jamais réalisé auparavant. Vingt et un mois plus tard, le 11 septembre 1933, le Sportpaleis ouvrait ses portes, malgré les nombreux défis rencontrés avec des entrepreneurs dépassés par l’ampleur du projet.

Les heures de gloire des Six Jours

De 1934 à 1983 (avec une tentative de relance infructueuse en 1987), le Sportpaleis devint légendaire grâce aux courses cyclistes des Six Jours. Des champions comme Ronsse, Kaers, Van Steenbergen, Merckx, Sercu, De Vlaeminck et Maertens y ont brillé sur la piste en bois de 250 mètres. La salle accueillait aussi des combats de boxe, des compétitions de gymnastique, du basket, du patinage artistique et du hockey sur glace. Dès 1934, la Fête Nationale Flamande du Chant y trouva sa place.

La Seconde Guerre mondiale laissa des cicatrices profondes. Bombes, obus et éclats ont ravagé le bâtiment. Une bombe toucha même le toit sans exploser. La piste était détruite, la salle gravement endommagée.

Du sport au spectacle

Après la libération, il fallut changer de cap. Le sport seul ne suffisait plus à couvrir les frais de réparation. Le Sportpaleis devint une scène pour des spectacles grandioses et des stars internationales : Wiener Eisrevues, Harlem Globetrotters, Holiday on Ice, Disney on Parade, ensembles de danse russes, Cirque de Moscou… Plus tard, des légendes de la musique foulèrent la scène : Pink Floyd, The Rolling Stones, Eric Clapton, Tina Turner, Prince. Le sport resta présent avec la boxe, le Championnat du Monde de Cyclisme (1969), le Jumping d’Anvers (dès 1975) et le prestigieux tournoi de tennis ECC (1982).

Les années difficiles et Night of the Proms

City 7, organisateur du tournoi ECC, reprit le Sportpaleis en difficulté financière à la famille De Winter. Les années 1980 virent naître de nouveaux classiques : Night of the Proms (1985), le Diamond Awards Festival et The Golden Years. Night of the Proms, imaginé par les étudiants Jan Van Esbroeck et Jan Vereecke, devint rapidement un événement incontournable. Pourtant, le déclin continua. Malgré le soutien des autorités, la faillite fut prononcée en avril 1996. Les curateurs sollicitèrent Van Esbroeck et Vereecke pour assurer temporairement l’exploitation.

Renaissance et modernisation

En 1997, la Province d’Anvers et le partenaire privé ASB (avec la participation de Night of the Proms) achetèrent le Sportpaleis. L’exploitation passa à la NV Antwerps Sportpaleis, incluant PSE-Belgium (Van Esbroeck et Vereecke), Ahoy Rotterdam, On the Rox (Herman Schueremans) et MOJO. La « Vieille Dame » fut rénovée : normes de sécurité, nouveau hall d’accueil (1999), Hospitality Center (2005), toit énergétique bleu (2010). À l’intérieur, les travaux continuèrent : nouveau balcon (2011), tribunes fixes (2012), suppression de la piste cycliste (2013). La capacité atteignit 23 001 visiteurs, avec des aménagements pour l’accessibilité.

De Sportpaleis Group à be•at

Le Sportpaleis devint la plus grande salle événementielle de Belgique et intégra le groupe Sportpaleis, rebaptisé be•at. Le groupe s’agrandit avec les acquisitions du Trixxo Arena et du Trixxo Theater à Hasselt (2012), de Forest National (2013), du Stadsschouwburg Antwerpen et du Capitole Gent (2014). Grâce à cette dynamique, be•at s’imposa comme un acteur incontournable du secteur.

Un nouveau chapitre : AFAS Dome

Depuis le 1er septembre 2025, cette salle emblématique porte fièrement le nom AFAS Dome, marquant un partenariat à long terme avec AFAS Software. Cette collaboration promet innovation : technologies intelligentes, infrastructures améliorées, espaces immersifs et zone VIP exclusive. AFAS et be•at partagent une vision alliant modernité et respect de l’histoire – un avenir où chaque concert et événement écrit une nouvelle page de cette légende.